Le pic des Posets ou pointe de Llardana ne se présente plus. Il est le second sur la liste des plus hauts sommets des Pyrénées, le premier étant (je ne vous apprends rien lool), l’Aneto, le toit de la chaine des Pyrénées et du massif de la Maladeta.
Comme l’Aneto, le pic des Posets est lui aussi situé en Espagne, pas très loin de son grand frère, justement, et son sommet qui culmine à 3375m selon IGN est marqué 3369m sur la plupart des cartes espagnoles 🙂
La voie dite « voie normale », celle que j’ai utilisée pour cette ascension, afin vous ramener un reportage et quelques photos, part du village d’Eriste. Comme souvent en Espagne, des navettes de taxis-mini-bus sont organisées afin de vous déposer non loin du point de départ, ici le pont d’Espiantosa à 1500m.
Une seconde « voie normale » arrive du refuge de Viados et enfin une voie moins classique que j’ai empruntée il y a quelques années, arrive du refuge d’Estos, mais elle est réservée aux montagnards aguerris car après le cuello de Paul, il faut traverser le glacier et bien mettre les mains pour rejoindre la crête sommitale par une paroi très raide.
Le sommet peut se faire dans la journée mais vous aurez alors une rude journée devant vous avec pas loin de 2000m de dénivelé donc environ 5/6h aller. Vous pouvez couper en faisant un bivouac ou en utilisant les refuges bien situés.
Bref, nous prenons le mini-bus jusqu’au pont, puis rejoignons le refuge Angel-Orus à moins de +600m de là, par le sentier qui reste rive droite. Il est assez encaissé et n’offre pas de belles vues, mais il a l’avantage d’être bien ombragé.
Le refuge est vite atteint. Nous y passerons deux nuits, puisqu’il est prévu de rentrer par le chemin des écoliers 🙂 en rejoignant la Pleta de la Vall, mais ce n’est pas le propos ici. Sachez que la descente peut se faire sans problème dans la journée.
Nous voilà installés au refuge. Le temps est assez clément, même si des orages se forment parfois au loin, ils ne seront jamais au-dessus de nous, mais continueront leur route, poussés par les vents d’altitude.
Le matin, départ vers 7h30 par le sentier du GR derrière le refuge. La montée est d’abord douce puis franchit un premier ressaut plus soutenu, toujours sur un bon sentier bien balisé qui se faufile parfois entre des rochers ou franchit quelques blocs. Après un autre léger replat, nous franchissons un second ressaut du même type.
Derrière nous, le magnifique cirque de la vallée de Los Ibons s’éclaire par moment sous le timide soleil matinal, tandis qu’à notre gauche, la Cretas del Forcau plante ses dents dans le ciel. Nous laissons courir à droite le sentier qui mène aux Ibons et à Estos, puis, après avoir passé la passerelle de Llardaneta, nous abandonnons celui qui va à gauche au lac de Llardaneta, auquel nous rendrons une visite au retour.
Nous attaquons bientôt la montée par le Canal Fonda que l’on remonte jusqu’au col del Diente que surplombe la magnifique Diente de Llardana. Ce couloir est en éboulis croulant et nécessite les crampons s’il est encombré par la neige. Sinon, on longe les névés résiduels sous la paroi de la Diente de Llardana. La première partie jusqu’à la combe au pied de la Tuca Alta monte raisonnablement, la pente finale en revanche est assez soutenue. En arrivant au col, la vue sur las Espadas et ses drapés de roches colorées est époustouflante.
Prenez quelques minutes pour aller admirer cette cordillère en montant sur le dôme à gauche du col.
Il faut ensuite gravir la paroi sur la droite du col pour gagner la crête sommitale qui nous mènera au sommet. Les premiers pas sont raides mais agréables, car le passage se découvre à chaque pas et ne présente pas de difficulté majeure.
Si comme moi vous aimez la rocaille, vous serez servis. Après cette parois, on atteint la crête par des éboulis pas trop agréables puis la crête devient « vraie » crête plus étroite sans être aérienne et on se faufile entre des blocs et des arêtes pointues où on joue d’équilibre et d’où les vues sont sublimes vers le Bardamina et la Forqueta.
Je n’ai pas su voir l’endroit où nous avons rejoint le sommet lors de notre première ascension en venant d’Estos, mais j’ai vu que le glacier des Posets est réduit à sa plus simple expression, comme tous les glaciers, d’ailleurs.
Puis le sommet est là. Vue splendide de par son altitude, mais vue légèrement brumeuse aujourd’hui, hélas.
Le Cotiella, le Monte Perdido, le Balaïtous, le Vignemale, la pointe de l’Eriste, le pic d’Espingo au loin, l’Aneto, le Turbon, où que l’on se tourne, on reconnait les plus hauts sommets des Pyrénées. Tous les grands du Luchonnais sont là également, omniprésents, fiers, devant nous, formant une barrière entre l’Espagne et la France.
Un randonneur peut faire le sommet par cette voie, moyennant une habitude de l’environnement haute montagne et une bonne endurance physique. Techniquement, il n’y a rien d’insurmontable, on ne met presque pas les mains.