C’est un peu par hasard que j’ai fait cette excursion facile, après une modification du programme initial.

Ce week-end là, nous maintenons la randonnée prévue malgré le temps très incertain annoncé. Comme toujours dans ce cas, nous prenons le risque de devoir annuler la sortie au dernier moment, de nous rabattre sur un sommet plus accessible ou pire, passer des heures à attendre au refuge une éclaircie pour tenter un replis stratégique vers la voiture 🙂

Nous partons pour la Pique Rouge de Bassiès et c’est sans grande surprise que nous arrivons au refuge sous une pluie battante. Nous sommes partis du parking de Coumebière par les lacets agréables du GR qui montent au Port de Saleix, puis sur main droite, vers l’étang d’Alate vite rejoint et enfin vers le port de Bassiès.

C’est peu après ce col, en descendant vers le refuge que nous prenons la première averse. Pour moi qui ne fréquente plus les refuges depuis plus de 20 ans, au profit du bivouac, je constate que le refuge de Bassies n’a pas évolué en même temps que la fréquentation de la montagne. C’est la cohue dans le petit sas d’entrée et les emplacements pour poser les sacs et faire égoutter les vestes humides sont très insuffisants.

Malgré tout, la bonne humeur et l’optimisme sont là, et ce, même lorsque la pluie se transforme en averses de neige qui tombent sans discontinuer pendant une grande partie de la soirée.

Au petit matin, nous sommes sur le pont pour prendre des clichés du lever de soleil sur la Pique Rouge et sa voisine la Pique de Belcaire, et sur les reflets des cimes enneigées dans les étangs de Bassiès.

Le soleil semble décidé à accompagner notre journée. Du coup, je reprends espoir de grimper à la Pique Rouge pour faire les photos et alimenter ce blog, mes ascensions de la Pique datant toutes des années 1995-2000 je n’ai quasiment pas de photos pour faire un article.

L’organisateur de la sortie s’interroge sur l’équipement de certains participants et sur la capacité de quelques-uns à grimper au sommet dans la neige. L’organisation de ce type de sortie est une responsabilité qui ne permet aucune erreur, la montagne peut se montrer sévère.

Malgré mon envie d’y aller, il faut se rendre à l’évidence, certains vont être rapidement en difficulté. Alors j’abonde en son sens, il ne faut pas mettre en galère les plus vulnérables qui ne prendraient aucun plaisir à monter avec le froid, la neige et la menace d’un nouvel épisode de mauvais temps  annoncé en fin de journée.

C’est la dure loi du groupe et je ravale ma déception, mais le but de chacun ici est de se faire plaisir et, somme toute, cette journée sera des plus agréables.

Il est décidé de grimper au pic du Far, que l’on aperçoit à gauche des étangs à l’aplomb du lac d’Escales, puis de revenir au refuge pour remonter au port de Bassiès et gagner le pic de Cabanatous.

Bien que nous n’ayons pas gravi le pic des Planes, j’en parle ici, car pour l’avoir passé plusieurs fois en faisant la crête qui mène à la Pique Rouge, je sais que ce sommet n’est qu’une formalité une fois que vous serez au col  de las Fouzes.

La montée au pic du Far n’est pas très agréable à cause des nombreux trous cachés par les azalées, qui constituent un piège dangereux pour les jambes et les genoux. Nous rejoignons malgrè tout la crête, où la vue est très belle sur le pic des Trois Seigneurs, crête que nous descendons pendant quelques minutes en direction du refuge.

Devant le danger que constituent les nombreux trous, nous piquons rapidement vers le barrage de l’étang Majeur pour regagner le refuge.

De là, nous remontons au port de Bassiès. La neige de la nuit a couvert le paysage, nous donnant la sensation fugitive de faire une hivernale 🙂 , malgré la chaleur désormais presque estivale qui fait fondre le maigre tapis à vue d’œil. Du col, la montée au pic de Cabanatous se fait à vu, en crête, après avoir suivi quelques minutes le balisage jaune qui mène au col de Las Fouzes. Au sommet la vue est très belle sur les étangs de Bassiès et sur les Piques, surtout avec la neige qui rehausse leur cachet.

Le col de Las Fouzes est vite gagné en descendant en crête vers la croisée des chemins que l’on ne perd jamais de vue. Admirez la vue sur les étangs de Bassiès qui change à chaque pas.

Du col de Las Fouzes, vous pouvez grimper sans danger par la croupe face à vous, jusqu’au pic des Planes.

La Pique Rouge se fait par cette crête, offrant de magnifiques belvédères et rejoint la voie venant des étangs des Lavants de l’Escale, peu après le pic des Fouzies.

Pour notre boucle du jour, revenez sagement au col de Las Fouzes et suivez le balisage jaune qui descend dans le vallon de la Coume. Il oblique bientôt à droite pour gagner la crête des Fouzes au-dessus de l’étang de Labant, sorte de mare où le chant des grenouilles peut bercer votre sieste. Enfin, si vous y passez en été, car pour aujourd’hui, les grenouilles ne sont pas de sortie 🙂

Sur votre gauche, la vue sur la vallée du Garbet dont on devine l’étang niché sur une plateforme et sur le pic des trois Comtes est très belle. Hélas, à aucun moment nous n’aurons eu le seigneur du Couserans, le Mont Valier, en vue. Il avait la tête dans les nuages aussi bien à l’aller qu’au retour, mais j’ai beaucoup d’imagination 🙂 .

Le sentier est toujours évident et rejoint rapidement celui de la montée après avoir passé les mines d’Argentière que l’on ne voit que si l’on fait un petit détour.

Cette randonnée est facile et peut être faite par tous dans la journée, même par les plus jeunes, mais je vous recommande d’oublier le détour au pic du Far au profit de la Plaine de Roc Negre, à gauche du col de Bassiès (à gauche en montant au refuge, ou à droite en revenant du refuge) d’où vous aurez une vue sur les Trois Seigneurs tout aussi belle avec moins de galère qu’au pic du Far et un curieux plateau qui invite au repos à son sommet :-).

La montée par les cols de Saleix et de Bassiès et agréable et la descente est plus sympathique par le col de Las Fouzes. Je vous recommande la boucle plutôt qu’un aller-retour, même si vous allez simplement au refuge en famille.

Quant à la Pique Rouge, la montée en crête est de loin la plus directe, même si passer par les étangs des Lavants offre de belles vues sur le cirque, mais c’est partie remise.