Voilà un sommet qui cache bien son jeu.
En effet s’il est superbe et attire le regard depuis Mont-Louis, surtout lorqu’on arrive de Matemale, le Cambre d’Ase (ou Cambre d’Aze) ne brille pas par la diversité de son ascension ni par son charisme lorsqu’on détaille la chaine frontière. Il n’est d’ailleurs pas sur la frontière et c’est justement ce recul et sa bonne altitude qui en font un fabuleux belvédère.
La manière classique de la gravir est de gagner la station de ski d’Eyne 2600 et de se garer sur le parking le plus haut. En bout du parking, une piste continue la montée. C’est parti pour une grimpette rude, très rude, avec 1000m sur 5,230km à la montée. Autant le savoir
Nous laissons partir à droite une piste secondaire pour franchir un passage canadien et continuer tout droit. On rejoint rapidement une large piste que l’on prend par la droite jusqu’à une jolie « terrasse », les Roques Blanques, équipée d’une table ronde. Là, un panneau indique à gauche le Plat de Cambre d’Ase. Nous l’ignorons pour remonter intégralement la piste noire d’Eyne jusqu’à son sommet. La pente est raide tout le long, sans aucun répit et sans aucune vue puisque nous sommes dans une combe, mais heureusement, les remontées mécaniques ne sont pas visibles.
Nous coupons une première piste, puis une seconde ou nous buvons et mangeons une barre et nous arrivons enfin à hauteur d’une cabane ruinée en contrebas sur la gauche. A partir de là, la montée est plus intéressante, mais nous avons laissé beaucoup de jus dans cette première portion et nous peinons à l’apprécier, il faut bien l’avouer, du moins au début.
On gravit désormais une belle croupe d’abord vers la gauche et nous arrivons bientôt au pied de la crête qui mène au sommet. Nous sommes obligés de mettre le pantalon et les vêtement chauds car le vent est froid et assez violent par moments. Nous sortons même les gants et les bonnets que nous gardons jusqu’au sommet.
La crête peut se gravir intégralement depuis là, avec des portions plus ou moins aériennes. Avec le vent fort, il vaut mieux continuer le sentier qui passe à droite en contrebas de la crête à l’abri des bourrasques et permet d’éviter la plupart des difficultés. Ce sentier en dévers dans la rocaille est très beau et plus montagnard, il nous permet d’admirer la Tour d’Eyne, le Pic d’Eyne et au fur et à mesure que nous nous élevons, le Puigmal de Segre et le Puigmal d’Err. Le Pic de la Fossa, le Geant, le Redoun, et au loin le Canigou, sont aussi là
Nous contournons en partie la longue crête qui mène au sommet du Cambre d’Ase et peu avant celui-ci, nous grimpons en crête pour finir en beauté et franchir un court passage demandant de l’attention, mais les prises sont excellentes et le tout sans danger, même si ce passage peut être évité.
Nous voilà au sommet à 2750m après 970m de grimpette et au loin, la Méditerranée nous interpelle.
Pour le retour, nous continuons la crête en descendant légèrement à droite. Plus loin un névé nous barre le passage alors nous remontons un peu en crête et la suivons jusqu’à un pic sans nom où trône un énorme cairn . Un second un peu plus loin couronne le Pic de l’Homme, mais il n’est pas nécessaire d’y aller sauf si vous voulez le visiter aussi.
Nous pique-niquons à ce sommet cairné et plongeons en direction de Saint Pierre Dels Forcats, guidés par quelques cairns faciles à suivre. Là aussi la pente est raide mais le cheminement facile et évident. Après avoir dénivelé un gros éboulis puis un moyen et enfin un plus fin, nous rejoignons la forêt où le sentier est toujours bien tracé.
arrivés à la station de Saint Pierre Dels Forcat, la piste qui mène à Eyne est évidente et en cas de doute, un panneau l’indique. On retrouve les Roques Blanches et notre piste de montée.
Malgré la montée assez peu intéressante dans sa première partie, nous avons beaucoup aimé cette randonnée dont le final nous a fait oublier la fatigue de cette montée sur piste de ski.