Ce matin, des nuages arrivent de France, nombreux, gris, pressés, mais, par-ci par-là, quelques trouées bleues comme l’espoir boostent notre optimisme

Du coup, nous partons quand même, mais en passant au plan « B » (celui sous le coude en cas de changement obligatoire de dernière minute). Au Programme du plan B, les lacs d’Ariel s’il fait beau et rallonge jusqu’au petit Ibon Chelau si les cannes sont vaillantes, avec retour par Respomuso. Nous avons bivouaqué une fois à côté du petit lac Chelau, lors d’une de nos ascensions du Balaïtous et cela nous aurait fait plaisir d’y revenir depuis l’Espagne.

Le plan B2 😉 (un genre de plan B du plan B, quoi), sera le refuge de Respomuso et rallonge jusqu’au lac de Camporoplano si le temps reste maussade. par contre, si ça vire au beau, retour par les lacs d’Ariel 😜 Le lac de Camporoplano est accessible depuis la France en remontant la très longue vallée qui va du Barrage du Tech au port de la Peyre Saint Martin.

Les lacs d’Ariel, eux sont accessibles depuis la France par le refuge d’Arrémoulit ou celui de Larribet, ou encore par un sentier direct en aval de Respomuso et j’en passe.
Depuis le barrage de Respomuso un magnifique sentier en balcon y mène aussi. Dans tous les cas, cela nous garantit une petite boucle sympa. On peut dire que tous les chemins mènent aux lacs d’Ariel 😀

Les lacs d’Ariel sont beaux si on peut admirer les seigneurs des lieux qui reflètent leurs cimes dans leurs eaux, mais si on est dans la purée de poix, aucun intérêt. En revanche, le sentier qui va au refuge, bien qu’un peu longuet, vaut à lui seul le détour, il longe un beau ravin décoré de cascades.

Nous choisirons à la bifurcation en aval du refuge.

Nous partons du barrage de la Sarra, au-dessus de Sallent de Gallego et entamons la longue montée le long du Rio de Aguas Limpias. Le sentier vient d’être nettoyé et nivelé. Un peu en balcon par moment, il offre quelques belles vues sur les cascades qui font la beauté du site. Il faut éviter de venir ici en hiver ou au dégel, car de nombreuses avalanches de neige ou de pierres, déboulent sur ce sentier.

Nous passons quelques petits ponts en béton et laissons à gauche le sentier du pic d’Arriel qui n’est pas celui des lacs. Celui-ci mène au col de Sobe pour faire l’ascension du sommet.

Nous traversons bientôt à gué une large cascade. L’endroit est joli, c’est un large plateau où se rejoignent plusieurs torrents. Nous remontons toujours le Rio de Aguas Limpias pour trouver notre bifurcation grosso-modo en haut de la cascade, au Paso del Pino. Un vieux panneau indique les lacs d’Arriel

Le temps est hésitant, pluvieux, nuageux, et tourne soudain à la pluie, nous filons donc vers Respomuso et nous verrons à la descente.

Quelques belles percées nous permettent de profiter du paysage et nous atteignons le lac de Camporoplano toujours sans la veste de pluie même si ça crachotte un peu.
Nous faisons une visite de courtoisie au vieux refuge de Piedrafita qui vit sa retraite sous le regard lointain de son jeune remplaçant, le refuge de Respomuso.

Nous aurons fait 19.5km et 1103m de dénivelé, de quoi dégourdir nos vieilles gambettes 😂

Les pointes restent accrochées et la vallée où se nichent les lacs d’Ariel est toujours dans les nuages. Pas de regret.

La pluie s’invite vers 13h et nous descendons manger à l’abri de la petite chapelle Virgen de las Nieves.

Nous descendons toujours sous la pluie, pas de la pluie forte, mais de la « qui mouille », elle nous accompagne une petite heure. Nous ne pensons plus à rendre visite aux lacs d’Ariel, surtout lorsque le vent se lève pour en rajouter  😉

Pour la dernière heure de descente, le soleil sort et sèche nos vêtements, mais derrière nous, les vallons restent chargés de nuages gris.