Samedi, montée au refuge du Portillon. Nous partons du parking des Granges d’Astau, il y a peu de monde avec ce temps maussade.
La pluie nous accompagne jusqu’au lac d’Oô, puis laisse la place au brouillard un peu “pisseux” et l’arrivée au refuge du Portillon se fait sous le crachin.

Dimanche matin nous mettons le réveil à 5h30 pour un départ à 6h30 vers notre destination, le Lézat 3107m, un des rares pics que je n’ai jamais gravi dans le secteur.

Nous patientons jusqu’à 7h, en concoctant un plan B puis un plan C, car le temps est complètement bouché et le vent est fort. Nous croyons en la météo qui nous annonce du beau pour dimanche 🙂 et notre patience est enfin récompensée vers 7h15. Une éclaircie montre son nez, laissant entrevoir derrière les derniers nuages, un ciel bleu limpide.

Finalement c’est le plan A qui se fera en compagnie de Pollo, le chien du refuge qui nous a suivi jusqu’au bout, sauf la fin trop raide pour ses courtes pattes.
Nous nous apercevons vite que la pluie d’hier et de cette nuit s’est transformée dès 2800m en glace et givre rendant les pierres glissantes surtout que la face est dans l’ombre jusqu’au milieu de la matinée minimum. Nous chaussons les crampons pour mieux accrocher sur les roches glissantes.

Ici, pas de balisage, pas de traces ni de cairns, ceci explique qu’une erreur d’aiguillage nous a aiguillés vers l’Aiguille Supérieure du Lézat (3064m) 😛 un peu à droite du Pic.
Le couloir par lequel nous montons est en roches instables, couvert de glace et nous grimpons avec mille précautions. Une fois au sommet de l’Aiguille 3064m, nous voyons qu’il est impossible pour nous de rejoindre le sommet du Lézat 3107m par ici.

Bien qu’à un jet de pierre de notre position, la crête pour regagner le pic n’est pas du niveau de la plupart d’entre nous, pas du mien en tous cas :-), à vue de nez on doit être dans du AD+, alors nous faisons demi-tour à petits pas feutrés 😂

Vaillants comme nous sommes, nous décidons de trouver la cheminée qui monte au Pic du Lézat qui est notre destination initiale.
Bien que moins raide que celle que nous venons de gravir, elle n’a pas encore vu le soleil et le terrain est tout aussi instable, glissant, verglacé.

Nous faisons le point pour combiner le temps qu’il nous faudra pour monter les 100m restants sur un tel terrain, le temps perdu ce matin à attendre que ça se dégage et celui qu’il nous faudra pour les 2000m de retour aux voitures.
Bilan négatif, alors nous faisons demi-tour pour regagner le refuge et récupérer nos affaires.

Une magnifique course qui m’a beaucoup plu, assez engagée à cause des conditions. Ses 2208m de dénivelé et les 28km A/R, rendent cette course peu facile, ne vous y lancez pas sans un minimum d’endurance et, même par temps sec, c’est une course alpine réservée aux randonneurs habitués à la haute montagne.
N’oubliez pas les crampons, le casque et … la corde si comme nous, vous êtes (un peu trop) nombreux, quel que soit le temps en bas de la vallée.
De gros blocs se détachent parfois spontanément, d’autant plus s’il y a de fortes gelées nocturnes qui font ensuite éclater les “soudures” des rochers.

Conclusion : je n’ai toujours pas gravi le Lézat 😂😂😂

Montée au sommet dans des conditions particulières de verglas et de givre :

Descente délicate de l’Aiguille Supérieure du Lézat sur des oeufs à cause des conditions délicates de ce jour :