Avec le beau temps caniculaire par endroits de ces derniers jours, l’envie d’aller en montagne se fait encore plus prégnante que d’habitude. Eric me propose de me joindre à René et lui, pour monter bivouaquer au lac de Migouelou dans l’objectif de grimper au Pic de Batboucou ou Batbielh dès le lendemain.
Je décale un rendez-vous et mercredi matin, nous prenons la route d’Arrens-Marsous.
Nous nous garons au premier parking du lac du Tech pour remonter le ruisseau de la Lie par le Pla d’Artigou. La montée est soutenue dès le départ, surtout avec le barda du bivouac sur le dos.
Après le Pla d’Artigou qui n’a de plat que le nom, nous atteignons le discret cirque où se love le Lac de Pouey Laün.
Ce cirque rocheux est de toute beauté, protégé par le Hautafulhe, l’Estibère, Les Tourettes et un des nombreux Pics Arrouy des Pyrénées. Ce Pic Arrouy là n’est pas très facile d’accès.
Bref, entre le Pic des Tourettes et le Pic Arrouy, se dessine le Col d’Hospitalet. C’est vers lui que nous nous dirigeons.
Arrivée au col, après les 1350m de dénivelé avec le gros sac, mes jambes crient « au secours », mais c’est vite oublié avec les vues sublimes qui nous éblouissent de toute part. On a beau y être habitués, c’est chaque fois une première.
Eric, qui n’en a jamais assez, va faire un tour en direction du Pic Arrouy dont l’allure altière le tente bien. Il monte jusqu’à la première éminence pour repérer les difficultés.
Nous descendons jusqu’au Lac de Migouelou au bord duquel nous plantons nos tentes. Nous passons une nuit reposante, la fraicheur de la nuit se fait à peine sentir, il n’y a pas de rosée matinale.
Nous partons assez tôt pour le Pic de Batboucou qui est l’objectif final de cette sortie. Le cheminement se fait à l’aide de cairns. Il ne faut pas louper la bifurcation très discrète. Une fois engagés sur le bon chemin, la navigation se fait à vue, de cairn en cairn. Il y en a qui ont fleuris un peu partout, ce qui désoriente par moments, mais avec la visibilité, on peut garder le cap.
Il serait bon de rappeler ici qu’il est inutile de cairner un parcours, alors qu’il y en a déjà un qui a servi pendant des décennies. Cette abondance de cairns rend certains itinéraires plus paumatoires qu’autre chose en cas de brouillard. Libre à vous de passer ailleurs que sur le tracé déjà en place, mais alors, gardez-le pour vous et ne venez pas ajouter des cairns dans tous les sens, vous pouvez provoquer un drame.
Nous passons entre les lacs de Lacarrats pour gravir le dernier ressaut, la partie la plus raide, par un cheminement entre des dalles rocheuses. On met un peu les mains pour se hisser au sommet, gros tas de blocs qui offrent quelques balcons pour admirer la vaste vue.
Elle est immense au sommet sur les géants, Balaïtous, Palas, Ariel, Artouste, La Lie, Lurien, Ossau, Collarada et toute la vallée d’Aspe qui se dessine au loin.
Nous revenons chercher les tentes et descendons par le sentier qui débouche au Plaa d’Aste ou Eric, qui n’en a toujours pas assez 😜 part au petit trot chercher la voiture, garée trois kilomètres plus bas.Il trouvera un chauffeur pour les 500 derniers mètres.
En descendant, belle vue sur le Balaïtous et sur la looongue vallée qui mène au Col de La Peyre Saint-Martin en passant par le Lac de Suyen. Nous aurons fait 1950m et 18km lors de cette sortie.