Ce mercredi 2 septembre, nous partons du parking Orri à Beret, au-dessus de la station de Baqueira, pour cette randonnée sympathique qui va nous mener hors des sentiers battus. Le Tuc deth Rosari est assez fréquenté en hiver en fin de saison pour la randonnée raquettes, mais en été cet endroit est assez délaissé au profit des sommets des Encantats à un jet de pierre de là. Pourtant, la station est immédiatement oubliée car nous ne montons pas sur les piste ou sous les remontées mécaniques.

Quant au Tuc de Marimanha, son accès est assez bien défendu et en rebute plus d’un, quelques pas de II+ le classent dans la catégorie des Pics pour Montagnards habitués.

Ce matin, le temps est un peu bouché mais ils annoncent beau à partir du milieu de matinée et nous avons envie de les croire 😁

Nous descendons en direction du bâtiment en contrebas du parking que nous longeons par la droite. Une vague trace d’herbe couchée rejoint notre sentier de montée qui va suivre le ruisseau d’Ariu Malo par la rive droite.

Nous remontons le Val d’Ariu Malo sans jamais traverser le ruisseau et arrivons vite au premier lac en moins d’une heure, l’Estanh de Baish de Baciver est une retenue avec un petit barrage assez moche. Il faut prendre le côté gauche du lac et après quelques minutes, dans une montée, un cairn indique la voie de gauche. Il est peu visible mais si vous manquez cette bifurcation, vous rejoindrez plus loin.

Nous continuons en direction du Tuc deth Rosari, bien visible depuis que la brume s’est dissipée. Le Tuc de Marimanha exhibe sa crête effilée qui semble encore accessible vue d’ici.

Les sentes sont nombreuses et mal tracées et se rejoignent toutes, la direction ne fait aucun doute, l’échancrure du col de Rosari est évidente. Nous retrouvons une bonne trace au pied du col. Nous laissons en contrebas à gauche les Estanys del Rosari, qui invitent à la sieste. Nous y passerons au retour.

Nous arrivons sur la crête, à droite de laquelle trône le Rosari. De l’autre côté, le paysage sur la vallée d’Arreu est tout simplement sublime.

Une jolie grimpette permet d’atteindre rapidement le sommet du Rosari et ses 2608m. Nous ne nous attardons pas trop, d’autant plus qu’il n’y a pas grand chose à voir, nous sommes ici au soleil, mais les sommets du massif de la Maladetta sont encore derrière un rideau de nuages. Nous espérons qu’ils seront dégagés pour le Tuc de Marimanha.

Nous revenons au col de Rosari pour continuer la crête en direction du Tuc de Marimanha. Elle est presque plate et agréable malgré quelques traversées de pierriers, la vue des deux côtés, sur le cirque de Marimanha et sur la vallée d’Arreu, est superbe.

Après un dernier col magnifique, nous découvrons enfin l’arête finale qui le défend. La plaisanterie est terminée, c’est évident, les mains vont servir jusqu’au sommet, pour l’instant masqué par un premier ressaut qui déjà nous plonge dans l’ambiance.
L’arête est très redressée et nécessite de se hisser sur les blocs plus ou moins stables. Rien de très technique, mais il faut rester très vigilants sur les 100 derniers mètres de D+ à cause des rochers qui oscillent parfois sous notre poids et certains endroits sont assez aériens, la chute serait grave.
Nous passons le plus possible sur le fil, avec deux crochets sur la partie droite, lorsque nous ne voyons pas ce qui nous attend derrière.

Nous passons un long moment au sommet, la vue est originale sur le Crabère, la crête Barlonguère – Trois Comtes, le Valier entre autre. Le massif de la Maladeta et la masse imposante des Posets sont maintenant bien dégagés et les Encantats affichent leurs cimes déchiquetées.

A la descente on voit toujours mieux et nous prenons complètement sur le fil où le rocher est plus stable. Juste un crochet pour moi, qui ai les jambes plus courtes que Mariano, quand j’ai vu qu’il avait du mal à descendre d’un bloc 😂

Nous revenons ensuite par le même chemin en faisant un détour par les Estanys del Rosari que nous longeons par la droite, cette fois-ci.
Très agréable randonnée, facile jusqu’au Tuc Deth Rosari, mais réservée aux montagnards pour le Tuc de Marimanha. Mieux vaut avoir un peu d’habitude de ce type d’arête, quelques passages sont assez aériens.