Aujourd’hui, il a fait une température caniculaire pour l’ascension du Pic de la Mina. Nous nous mettons en t-shirt dès 10h30. Pour un 24 février, c’est assez étonnant.

C’est une drôle de saison avec deux chutes de neige, une en novembre, une en décembre et une troisième en janvier qui a arrosé les Pyrénées Orientales jusqu’à la limite ariégeoise. Pour le ski ce n’est pas terrible, mais pour la randonnée raquette c’est catastrophique, avec plusieurs morts qui ont glissé sur la neige dure.

Les crampons sont chaudement recommandés même en moyenne montagne, surtout en moyenne montagne d’ailleurs, car la fonte de la journée qui gèle la nuit est plus sensible en moyenne montagne.

Nous partons du Col du Puymorens, à cheval entre les Pyrénées Orientales et l’Ariège, son altitude de 2000m permet une bonne conservation du manteau neigeux.

Malgré la chaleur sensée faire fondre la neige, nous chaussons les crampons vers 2100m, quelques passages de neige dure sont à traverser. Nous rencontrons tous types de neige, dure, très dure, tassée, et enfin molle sur le bas. Il est possible de monter en raquettes à neige si celles-ci sont équipées de couteaux. Dans le cas contraire, mieux vaut mettre les crampons, avec l’alternance de différents types de neige-glace, c’est plus prudent. Le final sur la crête nécessite les crampons.

Le sommet est en ligne de mire dès le départ, nous nous dirigeons vers la longue crête en longeant à courte distance, les pistes de ski. Nous visons la crête au-dessus du télésiège de la Mina qui atteint presque la crête.

La chaleur est très forte avec la réverbération sur la neige. Nous sommes pourtant partis peu avant 9h mais je souffre de cette chaleur et je peine à avancer.

Nous arrivons sur la crête après un peu plus d’une heure de marche. Il en reste autant pour remonter la belle croupe qui mène au sommet que nous atteignons vers 11h40, moins de 3h après le départ.

J’arrive au sommet à l’agonie tellement cette chaleur soudaine qui se réverbère sur la neige, est difficile à supporter par endroits. Le sommet est planté de quelques bouts de bois, sensés, j’imagine, représenter des crayons. La Mina, les crayons, vous me suivez ? 😀

Vers midi, une dizaine d’Espagnols, que nous regardions progresser en ski de rando depuis le sommet, arrive et nous leur laissons la place pour descendre manger plus bas … dans le silence contemplatif, au-dessus du Lac dels Pedrons en bordure de crête 🙂

Ce joli belvédère qu’est le Pic de la Mina, situé au-dessus de la station de Porté Puymorens, est facile d’accès. Depuis le Col du Puymorens, c’est une longue montée, entièrement visible depuis le parking.
La vue au sommet est très belle, sur le cirque dels Pedrons, le Pessons, la Coma del Prat de l’Orry de Vinyola où se cache l’étang du même nom et la crête du Font Freda au Font Negra barre l’horizon vers l’Est, le Carlit et la Coma d’En Garcia.

Le retour se fait par le même chemin; nous gardons les crampons jusqu’au point où nous les avons chaussés en montant. Grosse chaleur mais faible transformation de la neige au-dessus de 2100m.

Ce beau secteur des Pyrénées Catalanes offre de belles ascensions hivernales, y compris de l’autre côté de la route, vers la Coma d’En Garcia qui vous amènera à la Coume d’Or.

Inutile de vous recommander de bien vous renseigner sur la nivologie et les conditions de neige, n’est-ce pas 😜 ? Je sais que vous le faites 😉